Philippe A. Vilmorin – Président de Delage
Q : Après avoir travaillé une vingtaine années avec différentes marques de luxe, vous avez acheté Delage en 2011. Avez-vous la sensation que vous avez vécu plusieurs vies ?
R : Pas vraiment plusieurs vies, plutôt une suite d’étapes avec une certaine continuité et beaucoup de plaisir. Diriger une marque de luxe, c’est en vivre les émotions, les codes, les valeurs. Il n’y a, bien sûr, pas d’identification personnelle avec chaque produit, mais la joie de la découverte d’un univers nouveau et riche de différences.
Q : Comment est né votre goût pour les produits de luxe ?
R : Certainement au départ par l’environnement dans lequel je suis né, mon éducation. Ensuite, je pense que la vie vous donne le goût du vrai, le respect des objets créés avec raffinement.
Q : Comment décririez-vous le style des sacs à main Delage ?
R : Toute création Delage résulte d’un équilibre entre les codes et valeurs historiques de la Maison Delage, qui sont liés aux Années folles, à la joie de vivre, et un style plus intemporel, ce qui permet aux sacs d’être très contemporains et un jour transmis, car le beau traverse le temps.
Q : Savoir-faire, élégance et féminité sont les mots clés de la marque. Pouvez-vous nous expliquer ?
R : La maroquinerie Delage est d’une qualité exceptionnelle. Elle repose sur le savoir-faire des héritiers de métiers artisanaux du cuir appliqué à la création des intérieurs des automobiles, à savoir la sellerie et la gainerie.
La vie des automobiles Delage est intimement liée aux Années folles, période durant laquelle celles-ci ont eu des ambassadrices grandioses telles Mistinguett, Joséphine Baker et Lucienne Radisse. Louis Delage aimait beaucoup les femmes. Ses premières automobiles à succès étaient des voiturettes que celles-ci pouvaient aisément conduire, même si l’on considérait que seuls les hommes devaient être derrière un volant.
Q : Comment sont conçus les sacs Delage ?
R : Afin d’arriver au degré d’excellence que la marque exige, nous avons investi dans un atelier, composé de 15 personnes à ce jour. Ces hommes et ces femmes, tous experts avérés dans le domaine de la maroquinerie de luxe, savent mettre leur art au service de produits d’exception et donner une âme à nos précieux sacs.
Q : Qui est la femme Delage ? Avez-vous des icônes qui vous inspirent ?
R : La femme Delage est une femme au caractère affirmé qui connaît le beau et sait reconnaître le vrai. Elle apprécie un sac pour ce qu’il est et non à travers un logo de marque. Elle refuse l’uniformité et la dictature d’une marque établie.
Q : Conquérir le marché canadien faisait partie de vos projets. Pourquoi cela vous tenait-il tant à cœur ?
R : Le Canada est depuis toujours culturellement très proche de la France. avec de ce fait une sensibilité proche de celle de Delage. Il est important de partager des émotions profondes. C’est à partir d’elles que la compréhension se fait, que naît le partage.
Q : Comment affrontez-vous la concurrence globale ?
R : Nous voyons dans tous les marchés se développer une demande de la part des femmes, et du coup de la part des détaillants, pour des marques nouvelles qui leur permettent de s’exprimer dans le vrai et la différence. Nous appuyons notre développement sur des partenariats avec des personnes, des familles dont nous partageons les valeurs. C’est tout particulièrement le cas pour l’ouverture de la boutique Delage à Londres.
Q : Quel est le secret du succès Delage ?
R : Delage a comme essence la joie de vivre. C’est véritablement l’âme de la Maison.
L’essentiel de Philippe :
Sac à main Freda, de Delage.2500 $ |