Olivier Polge, Parfumeur
Q : Comment Eau d’Arômes, votre nouvelle création, s’inscrit-elle dans la lignée de l’emblématique Eau pour Homme, de Giorgio Armani ?
R : Je me suis inspiré de l’idée personnelle que je me fais du parfum original. Une fragrance très chic, très italienne aussi, et que j’aime beaucoup. J’avais noté trois de ses attraits que j’ai tenté de développer dans mon opus. D’abord, l’aspect très boisé, en particulier autour du vétiver, associé à un accord épicé puissant qui joue une partition majeure. J’aime imaginer que ces notes sont le fil conducteur de mon parfum. Les épices donnent de l’intensité à la note boisée et lui confèrent un autre rôle que celui de note de fond. Elles apportent aussi de la sensualité et de la chaleur. Le troisième aspect que je souhaitais privilégier est le côté frais, pétillant, et immédiat des notes de tête suggérées par la traditionnelle cologne italienne.
Q : Eau d’Arômes est un splendide mariage de notes fraîches et de notes chaleureuses. Une dualité recherchée ?
R : Oui c’est vrai, Eau d’arômes est un parfum très élégant qui allie richesse et profondeur. Un des intérêts essentiels de ce parfum est le contraste entre les notes hespéridées, très fraîches, que peut avoir le citron par exemple, avec la chaleur et la texture sensuelle des notes boisées et épicées. Cela crée une collision heureuse entre deux univers. La parfumerie d’aujourd’hui montre un intérêt particulier pour les accords texturés. La création des eaux pour homme a longtemps tourné autour de parfums qui n’en étaient pas vraiment, car ils sentaient peu, étaient très discrets. Ils exprimaient plus un certain bien-être, une fraîcheur. Bref, c’était loin d’être le rêve pour un parfumeur ! La donne a changé. Les jus masculins n’hésitent plus à s’exprimer avec caractère.
Q : Que vous évoquent le nom et la couleur cuivrée de l’Eau d’Arômes ?
R : La couleur cuivrée m’a tout de suite évoqué l’idée de la patine et m’a amené à travailler autour de notes boisées ambrées, très présentes dans cette composition. Quant au nom, il évoque le plaisir d’un bouquet sensuel, à la fois doux et fort. Très Armani en somme.
Q : Tout comme un couturier, un parfumeur doit savoir se réinventer. Où puisez-vous votre inspiration ?
R : Ce qu’il y a d’intéressant avec la parfumerie, c’est que c’est vraiment très impalpable et, par bien des côtés, très fugace. J’aime l’idée que le parfumeur se nourrisse du quotidien mais en même temps puise dans ses rêves, dans ce qu’il est au plus profond de lui, dans sa sensibilité. Peut-être que, à la différence d’un couturier, le parfumeur crée toujours un parfum pour quelqu’un… Ou pour une marque. On imagine alors facilement un profil, un caractère, une allure… Surtout lorsque le style de la maison est aussi prononcé que chez Armani. C’est en soi une source d’inspiration inépuisable !
L’essentiel d’Olivier :
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Eau d’Arômes, d’Armani.105 $ les 100 ml |
