Eva Bilinska – Rédactrice Beauté, Magazine Dress to Kill
Q : Quel produit de beauté faisait partie du quotidien de votre père et quel souvenir en gardez–vous ?
R : Mes parents sortaient souvent et mon père soignait toujours son apparence. Je le revois, les jours de festivités, dans son complet fraîchement repassé, avec sa cravate, ses souliers italiens et son aura de gentleman. À la fin des années 1970, il avait atteint la cinquantaine et arrêté de suivre les tendances, se gardant un look classique. Il venait d’un autre pays, d’un autre continent même : il me fascinait littéralement et il attisait mon imagination avec ses histoires. Aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs de lui, je ne peux me rappeler une odeur autre que celle de sa peau mêlée à celle d’abord des chemises fraîchement lessivées qu’il portait tous les jours et aussi à celle du fameux Brylcreem, qu’il utilisait pour lisser les cheveux. Il avait cette assurance que seul l’âge peut apporter, une combinaison d’élégance et de simplicité européennes. Il dégageait une force silencieuse, calme et rassurante. Ce qui fait que les hommes en veston me font toujours craquer. Merci, papa !