Dr Yves Hébert – Médecine Esthétique et Greffe de Cheveux
Q : Pourquoi perd-on ses cheveux?
R : Il existe plusieurs causes, la plus fréquente étant l’hérédité (alopécie androgénétique). Quelques maladies inflammatoires chroniques du cuir chevelu causent aussi la perte irréversible des cheveux, ainsi que certaines conditions physiologiques ou métaboliques (diète sévère, anémie, dérèglements thyroïdiens, stress intense). Dans ces cas, le phénomène est réversible, à condition bien sûr de régler le problème sous-jacent.
Q : Chute de cheveux passagère : comment la prévenir ?
R : La chute soudaine et réversible des cheveux ou effluvium télogène est la conséquence d’un stress métabolique/physiologique (diète sévère, anémie, grossesse…) ou psychologique (stress intense à la suite de la perte d’un être cher, accident grave…). On doit donc éviter, dans les limites du possible, de s’exposer à ces formes de stress. Il faut toutefois savoir que le stress de la vie de tous les jours, contrairement à la croyance populaire, ne compte pas parmi les causes de la calvitie.
Q : Quand doit-on s’inquiéter ?
R : Si on perd plus de 100 à 150 cheveux par jour, il y a peut-être lieu de commencer à s’inquiéter et de consulter un spécialiste. La calvitie héréditaire (alopécie androgénétique), dans ses formes les plus sévères, commence habituellement chez une personne dans la vingtaine, mais il n’est pas rare de voir en consultation de jeunes patients de 17 ou 18 ans montrant déjà des signes de calvitie. Il est important de consulter très rapidement dans les cas de calvitie précoce, quand les deux familles (maternelle et paternelle) comptent beaucoup de membres chauves. L’apport génétique maternel est peut-être déterminant dans le développement de la calvitie, mais l’influence paternelle est tout aussi importante. Une calvitie à ses débuts sera plus facile à contrôler avec des traitements simples qu’une calvitie bien installée, pour laquelle les moyens thérapeutiques sont beaucoup plus limités.
Q : Pelade, dermite séborrhéique… Ce sont des pathologies à prendre en compte ?
R : La pelade est une maladie probablement auto-immune du cuir chevelu qui se caractérise pas la perte de cheveux par plaques rondes dont le pourtour est bien délimité (alopécie areata). Quoique très rarement, ces plaques peuvent devenir confluentes et atteindre toute la surface du crâne (alopécie totalis). Cette condition, souvent spontanément réversible, répond habituellement bien à une série d’injections locales de cortisone, mais exige parfois des protocoles de traitement plus complexes.
La dermite séborrhéique est quant à elle une maladie bénigne du cuir chevelu et de l’épiderme du visage qui se caractérise par la présence de rougeurs et de plaques de peau desséchées qui démangent. Cette forme de dermite, qui ne cause pas la chute des cheveux, se traite bien avec des lotions ou des shampooings médicamenteux.
Q : Parlez-nous de la greffe de cheveux.
R : Si la calvitie est détectée rapidement, nous avons à notre disposition plusieurs modalités de traitement pouvant la stabiliser et même la réduire.
Le finastéride et le minoxidil sont deux médicaments connus et efficaces qui imposent toutefois discipline et patience. Ils seront efficaces tant et aussi longtemps qu’ils seront utilisés, les effets bénéfiques acquis s’estompant graduellement après leur arrêt. Il est donc important de discuter avec les patients de leur motivation à poursuivre le traitement pendant de très longues années.
De nouvelles modalités s’annoncent très prometteuses à long terme. Le PRP (plasma riche en plaquettes), par exemple, consiste à injecter dans les zones de calvitie un concentré de plaquettes extraites du sang du patient. Ces plaquettes contiennent de très puissants facteurs de croissance qui agissent sur les follicules pour en stimuler la croissance et la force. On constate alors une nette amélioration de la qualité des cheveux existants et, dans certains cas, une repousse graduelle. Le protocole habituel consiste en une série de quatre traitements (un par mois pendant quatre mois consécutifs). Par la suite, deux ou trois séances annuelles seront suffisantes pour maintenir les résultats.
La biostimulation avec laser à basse intensité permet elle aussi de retarder la calvitie. L’irradiation du cuir chevelu avec ces rayons laser doux stimule la repousse et améliore la qualité des cheveux. Il existe même de bonnes technologies disponibles pour usage à domicile. Le protocole habituel consiste en une séance de 30 minutes tous les 2 ou 3 jours.
Si ces méthodes non chirurgicales ne portent pas fruit après un essai de plusieurs mois, il sera toujours temps d’opter pour la greffe capillaire. La greffe classique consiste à prélever une mince bande de cuir chevelu de la région postérieure de la tête. Cette bande est partagée en de minuscules unités folliculaires contenant de un à quatre cheveux. Ces greffons sont ensuite transplantés dans de tout petits trous de la région de calvitie.
Q : En quoi consiste la greffe capillaire robotisée et quel en est le résultat ?
R : La greffe robotisée est l’aboutissement de nombreuses années de recherche dans le développement de la technique FUE (follicular unit extraction). Cette technique, qui était à l’origine manuelle, consiste à prélever une à une les unités folliculaires de la région donneuse à l’arrière de la tête. Elles sont ensuite transplantées comme dans la chirurgie traditionnelle. Le grand avantage de la technique FUE est d’éviter la longue cicatrice à la région donneuse, incontournable dans les cas de chirurgie classique. Cette méthode s’est perfectionnée au fil des ans et son niveau de difficulté technique s’en trouve de beaucoup réduit. Le robot évite maintenant au médecin la fatigue et le manque de concentration qui accompagnaient inévitablement le prélèvement manuel des unités folliculaires.
Q : Cette intervention est-elle sécuritaire ?
R : Cette méthode est extrêmement sécuritaire, le robot étant très perfectionné. Il ne faut pas oublier que cet appareil est contrôlé en permanence par le médecin et qu’une équipe de techniciennes voit à son bon fonctionnement.
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